Taijiquan du Wudang
Caractéristique par ses mouvements en spirale, souples et puissants, la boxe de Wudang présente une gestuelle élaborée entre technique et travail interne au service de la vitalité mais aussi de l’efficacité martiale.
L’apprentissage de ces mouvements executés dans la lenteur va permettre peu à peu de mobiliser la vitalité, affiner la perception du geste en structurant le corps d’intention et faire émerger la force interne, le jin.
En tant qu’art interne taoiste, le taijiquan de Wudang constitue un sytème complet qui reflète la vision de l’homme dans ses trois dimensions : le corps, le cœur et l’esprit. Au fil de la pratique, il s’agit de préserver et raffiner ces “trois trésors” dans un processus de transformation et de dévoilement de ses pleins potentiels, tant sur le plan physique que spirituel. Le pratiquant progresse vers un état d’aisance.
Le gongfu de Wudang nous enseigne comment se reconnecter avec son élan vital, s’accorder aux rythmes de la nature, accéder à un agir harmonieux.
Arts internes du Wudang
par maître Yuan Limin, héritier de la 15e génération de Wudang Xuan Wu Pai, directeur de l’école Wudang Sanfeng
Les différentes “taolu” (formes) proposés, présentant chacun un travail spécifique, permettent d’appréhender les principes fondamentaux du taijiquan : l’ancrage, la posture, l’alignement, le centre, le vide et le plein, l’ouverture et la réunion… et le pouvoir de l’intention pour activer les ressorts de cette dynamique gestuelle.
Les cinq animaux du wudang
Wudang Wu xing gong
Dans le corpus des mouvements du qi gong, les animaux symbolisent la nature et ses rythmes, selon la théorie des cinq éléments. Cette méthode taoïste qui associe le travail du Yangsheng Qigong (entretien de la santé par le Qi Gong) aux arts martiaux internes et à ses déplacements, est constituée de cinq enchaînements qui constituent chacun un travail spécifique de la nature propre de chaque animal pour trouver en soi la stabilité de la tortue, la souplesse du serpent, la légèreté de la grue, la puissance du tigre et la liberté du dragon.
13 principes pour faciliter l’apprentissage du taijiquan
Wudang Yi xing taiji shi san lu
Pratiquer le taijiquan nécessite d’appréhender les règles des mouvements qui dévoilent petit à petit, au fil de la pratique, la dynamique yin yang et la force interne. Cet enchaînement de mouvements en marches conçues par maître Yuan li min permet d’améliorer l’ancrage et l’équilibre, de developer la coordination et la fluidité et d’intégrer les principes de base du taijiquan dans une dimension meditative.
Taijiquan des 36 mouvements transmis secrètement
Wudang Michuan taijiquan
Entre arts martiaux et qi gong, cette forme longue invite à dérouler le mouvement ininterrompu du fil de soie du taijiquan.
Facile d’accès, pratiquée dans le calme et la lenteur, la subtilité de ces mouvements, simples d’apparence, et la puissance qu’ils générent révèle peu à peu à chacun son potentiel.
Taijiquan de la voie de l'élixir de longévité
Dan dao taijiquan
Forme courte mais subtile, qui s’appuie sur le travail interne des transformations du yin et du yang, ce taiji conduit à raffiner le corps, l’intention, le qi pour raffiner le dan, l’elixir de longevité.
Il peut être pratiqué de façon dynamique, statique ou par la seule intention.
Taijiquan du Subtil
Wei taiji
Le taiji du Subtil est une des boxes fondamentales du Wudang, qui permet d’expérimenter les notions essentielles de la pensée taoïste : le vide et le plein, le yin et le yang, l’ouverture et la réunion. Concis, combinant l’art respiratoire taoïste et le daoyin, ce taijiquan convient à tous.
Arts internes du Wudang
Transmis par maître Qing Fengzi, héritier de la 16e génération de l’école Wudang Pai, directeur de l’école Wudao et du temple taoïste de Yidu dans la province de Hubei.
Les six harmonies et cinq éléments
Liu he wu xing
Cette méthode en six mouvements combine le travail des cinq éléments (qi gong des organes) et des six harmonies (3 harmonies internes/3 harmonies externes), notion taoïste clef de la réunion du microcosme et du macrocosme. Pratiqué dans les six directions – haut bas, droite gauche, devant derrière – du taijiquan, il développe l’enracinement, la fluidité et l’équilibre par une perception subtile du volume du corps dans l’espace.
ARTS INTERNES DU WUDANG
C’est en observant le combat entre une grue et un serpent que le moine taoiste Zhang Sanfeng, retiré sur les monts Wudang, dans la province de Hubei, en Chine, aurait posé le principe du taijiquan : le faible surpasse le fort. Le tai ji quan de Wudang s’inscrit dans cet heritage, devenu le berceau des arts martiaux internes taoïstes, où l’on pratique le taiji quan (boxe du faîte suprême), le xingyi quan (boxe de la forme et de l’intention), le bagua zhang (paume des huit trigrammes).
L’objectif de ces pratiques est de préserver la santé et de fortifier le corps, dans la tradition du yang sheng (“nourrir le vivre”), ce qui suppose une certaine conduite en accord avec les lois de la Nature (ziran) selon le principe du “non-agir” (wu wei).
Dans la pensée taoiste, toute chose entre ciel et terre s’anime selon la dynamique yin-yang de l’energie (qi). Tout l’art du taiji est de se fondre dans ce grand mouvement de la Nature à la source du vivant.
L’objectif de ces pratiques est de préserver la santé et de fortifier le corps, dans la tradition du yang sheng (“nourrir le vivre”), ce qui suppose une certaine conduite en accord avec les lois de la Nature (ziran) selon le principe du “non-agir” (wu wei).
Dào fǎ zìrán – La voie suit la loi de la nature
(Dao de jing, Laozi, chap. 25)